Le rapport effort/effet – Texte d’opinion

Cet article, à la différence des autres articles qui sont plutôt de type informationnel, sera un constat et/ou une tendance qui peuvent s’appliquer sur plusieurs sphères dans le domaine de l’architecture et de la construction. 

Ma définition du rapport effet/efforts est la suivante : quand l’énergie, les coûts, la main-d’oeuvre bref les divers pondérables d’un projet d’architecture sont grandement supérieur à l’apport d’un geste, d’un parti, d’un concept ou d’une idée qui au départ peut sembler banals, mais qui en fin de compte sont plutôt décousue de toute logique et présentent aucun avantage mesurable.

Je m’explique. Depuis plusieurs mois, je reçois des demandes de la part de clients pour des projets dits « écologiques ». Ce mouvement est noble, mais jusqu’à un certain point. À moins d’avoir des moyens financiers presque illimités, le citoyen moyen est loin de pouvoir s’offrir la construction d’une maison « écologique ». Je maintiens et je rappelle qu’une maison unifamiliale isolée ne peut être écologique, mais peut cependant inclure des principes durables qui contribueront au confort, au bien-être et à la santé de ses occupants.

Le pire dans ce mouvement de « verdoyance » c’est que certaines personnes ne jurent que par ce mouvement dit « écologique ». Je vous le dis et je vous le répète, méfiez-vous des soi-disant experts en écoconception surtout dans le domaine du bâtiment. Certains concepteurs voguent sur cette vague écologique qui, à mon avis, a plus l’apparence de « greenwashing » et d’opportunité d’affaires pour s’en mettre plein les poches et vous chargez le gros prix. Prenez le temps de discuter avec votre professionnel afin de bien cerner sa vision et sa définition de ce qu’est un bâtiment écologique. Vous serez surpris, je vous le garantis.

Certes, certaines certifications comme LEED et Passivhauss ont du bon. Mais…et il y a un gros, mais, du point de vue écologique pure et dure, ces certifications n’ont rien à envier à une maison bien conçue, dans l’optique de la rendre durable, et ce, sans certification. Pour obtenir ce type de certification, il est important de prendre en compte les coûts supplémentaires (du double et parfois le triple) comparativement à une maison standard (qui depuis peu doivent déjà répondre à des normes d’isolation supérieure). Il faut prévoir des honoraires professionnels (un projet écologique doit être conçu par une équipe multidisciplinaire), des coûts administratifs supplémentaires, des coûts de matériaux encore plus élevés, des coûts supplémentaires pour de la main-d’oeuvre spécialisée et j’en passe. Si vous prenez le temps d’analyser certaines certifications du mouvement écologiques, il y a de fortes chances que vous arriviez à la même conclusion que moi!

Par exemple, si vous investissez, disons une somme 50 000$ dans une isolation supérieure qui permet de réduire de 100$ par mois votre facture de chauffage, il vous faudra plus de 40ans avant d’avoir un réel retour sur votre investissement… Vous voyez où je veux en venir. Est-ce que ça en vaut la peine ? Pour reprendre les propos d’un auteur et comptable québécois : en avez-vous vraiment besoin ?

D’où l’importance de se questionner sur le fameux rapport efforts/effets.

Ceci n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Comme disait un de mes professeurs d’université lors de mon baccalauréat en science de l’architecture : « Il est important d’utiliser ce fameux rapport efforts/effets au moindre petit détail dans votre projet. Rien ne doit être superflue, tout doit être justifié et apporter un plus value ».

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s